Le Guide Anti-Bullshit des Buzzwords Tech (Pour les Non-Techs)
Cloud, API, Scalable, Agile, IA... Décryptage sans jargon des termes que les prestataires utilisent pour vous impressionner.

title: "Le Guide Anti-Bullshit des Buzzwords Tech (Pour les Non-Techs)" description: "Cloud, API, Scalable, Agile, IA... Décryptage sans jargon des termes que les prestataires utilisent pour vous impressionner." date: "2025-12-09" author: name: "Mustapha Hamadi" role: "Développeur Full-Stack" image: "/avatar.jpg" tags: ["Vulgarisation", "Business", "Guide"] category: "web" image: "/blog/guide-anti-bullshit-buzzwords-tech-hero.png" ogImage: "/blog/guide-anti-bullshit-buzzwords-tech-hero.png" featured: false published: true keywords: ["buzzwords tech", "jargon informatique", "vocabulaire tech", "cloud expliqué", "API définition", "scalabilité signification", "comprendre développeur", "termes techniques", "lexique web", "dictionnaire tech", "non-technicien", "décryptage technologie"]
Le Guide Anti-Bullshit des Buzzwords Tech (Pour les Non-Techs)
"On va développer une solution cloud-native avec une architecture microservices, des APIs RESTful, une approche DevOps, et une scalabilité horizontale automatisée grâce à Kubernetes."
Si cette phrase vous donne mal à la tête, cet article est pour vous.
Le monde de la tech adore son jargon. Parfois par nécessité (certains concepts sont complexes), souvent par habitude, et occasionnellement pour impressionner ou masquer un manque de substance.
Ce guide traduit les buzzwords les plus courants en français compréhensible. Sans condescendance, sans simplification excessive. Juste des explications honnêtes.
Les Buzzwords de l'Infrastructure
Cloud (Le Nuage)
Ce qu'on vous dit : "Votre application sera hébergée dans le cloud pour plus de flexibilité."
Ce que ça veut dire : Au lieu d'avoir un serveur physique dans un local (ou chez un hébergeur classique), votre site/application tourne sur les ordinateurs d'Amazon (AWS), Google (GCP) ou Microsoft (Azure). Vous louez de la puissance de calcul à la demande.
Analogie : C'est comme la différence entre acheter une voiture et utiliser Uber. Avec Uber (cloud), vous payez ce que vous utilisez. Avec votre propre voiture (serveur physique), vous payez même quand elle est au garage.
Quand c'est pertinent :
- ✅ Trafic variable (soldes, événements)
- ✅ Besoin de grandir rapidement
- ✅ Pas d'équipe pour gérer des serveurs
Quand c'est du bullshit :
- ❌ "On met tout dans le cloud" pour un site vitrine de 5 pages (un hébergement classique à 5€/mois suffit)
API (Application Programming Interface)
Ce qu'on vous dit : "On va exposer une API pour permettre l'intégration avec vos partenaires."
Ce que ça veut dire : Une API, c'est un contrat entre deux logiciels. C'est la façon dont un programme peut demander des informations ou des actions à un autre programme, de manière standardisée.
Analogie : Imaginez un restaurant. Le menu est l'API. Il vous dit ce que vous pouvez commander (les requêtes possibles) et ce que vous allez recevoir (les réponses). Vous n'avez pas besoin de savoir comment la cuisine fonctionne — vous suivez juste le menu.
Exemple concret :
- Quand une app météo affiche la température, elle utilise une API pour demander l'info à un service météo.
- Quand vous payez en ligne, le site utilise l'API de Stripe ou PayPal.
Quand c'est pertinent :
- ✅ Connecter deux systèmes qui ne se parlent pas
- ✅ Permettre à des partenaires d'accéder à certaines données
Quand c'est du bullshit :
- ❌ "On va créer une API" quand vous n'avez aucun système externe à connecter
Scalabilité / Scalable
Ce qu'on vous dit : "Notre architecture est scalable, elle supportera votre croissance."
Ce que ça veut dire : Le système peut grossir (ou rétrécir) en fonction de la demande, sans tout casser ni tout reconstruire.
Les deux types :
- Scalabilité verticale : Prendre un serveur plus puissant (comme acheter un ordinateur avec plus de RAM). Simple mais limité.
- Scalabilité horizontale : Ajouter plus de serveurs qui travaillent ensemble (comme embaucher plus d'employés). Plus complexe mais quasi illimité.
Analogie : Un restaurant peut "scaler verticalement" en agrandissant sa cuisine (limite physique). Ou "scaler horizontalement" en ouvrant d'autres restaurants (pas de limite).
Quand c'est pertinent :
- ✅ Vous prévoyez une forte croissance (x10 utilisateurs en 2 ans)
- ✅ Trafic très variable
Quand c'est du bullshit :
- ❌ Un site avec 100 visiteurs/jour n'a pas besoin d'une "architecture scalable" complexe
Microservices
Ce qu'on vous dit : "On adopte une architecture microservices pour plus d'agilité."
Ce que ça veut dire : Au lieu d'une grosse application qui fait tout (monolithe), on découpe en plein de petites applications spécialisées qui communiquent entre elles.
Analogie :
- Monolithe = Un couteau suisse. Un seul outil qui fait tout. Pratique mais si la lame casse, tout est foutu.
- Microservices = Une boîte à outils. Chaque outil est indépendant. Si le marteau casse, les autres outils marchent encore.
Quand c'est pertinent :
- ✅ Très grosses équipes (20+ développeurs)
- ✅ Parties du système avec des besoins très différents
Quand c'est du bullshit :
- ❌ 90% des projets n'ont pas besoin de microservices. C'est de la complexité inutile pour la plupart des PME.
Le vrai conseil : Si on vous propose des microservices et que vous avez moins de 15 développeurs, méfiez-vous. C'est probablement de l'over-engineering.
DevOps
Ce qu'on vous dit : "On travaille en mode DevOps pour des déploiements plus rapides."
Ce que ça veut dire : Historiquement, les développeurs (Dev) écrivaient le code, puis une autre équipe (Ops/Operations) le mettait en production. DevOps, c'est fusionner ces deux mondes pour que le code aille en production plus vite et plus souvent.
Concrètement :
- Déploiements automatisés (pas de "je copie les fichiers sur le serveur")
- Tests automatiques avant chaque mise en prod
- Surveillance en temps réel
- Capacité à revenir en arrière rapidement si problème
Analogie : Avant, construire une maison impliquait un architecte, un maçon, un électricien, un plombier — chacun attendant l'autre. DevOps, c'est comme si tout le monde travaillait ensemble en continu, en se coordonnant constamment.
Quand c'est pertinent :
- ✅ Mises à jour fréquentes (hebdomadaires ou plus)
- ✅ Besoin de fiabilité et de réactivité
Quand c'est du bullshit :
- ❌ Un site vitrine mis à jour 2 fois par an n'a pas besoin d'une "approche DevOps"
Kubernetes (K8s)
Ce qu'on vous dit : "On déploie sur Kubernetes pour l'orchestration des containers."
Ce que ça veut dire : Kubernetes est un outil pour gérer automatiquement des dizaines ou centaines de "containers" (des mini-serveurs isolés). Il décide où les faire tourner, les redémarre s'ils plantent, les multiplie si le trafic augmente.
Analogie : Imaginez un gestionnaire d'hôtel géant qui assigne automatiquement les chambres aux clients, déplace les clients si une aile est en travaux, et ouvre de nouvelles chambres si l'hôtel est plein.
Quand c'est pertinent :
- ✅ Infrastructures complexes avec beaucoup de services
- ✅ Besoin d'auto-scaling sophistiqué
Quand c'est du bullshit :
- ❌ Pour 95% des projets PME, Kubernetes est de l'artillerie lourde pour tuer une mouche. Un simple hébergement Vercel, Render ou même un VPS fait le job.
Les Buzzwords du Développement
Agile / Scrum
Ce qu'on vous dit : "On travaille en Agile avec des sprints de 2 semaines."
Ce que ça veut dire : Au lieu de définir tout le projet au début et de livrer à la fin (méthode "Waterfall"), on travaille par cycles courts. Toutes les 2 semaines, on livre quelque chose de fonctionnel, on fait le point, on ajuste.
Les termes associés :
- Sprint : Une période de travail (généralement 2 semaines)
- Backlog : La liste des choses à faire, priorisée
- Daily : Réunion quotidienne de 15 minutes pour se synchroniser
- Rétrospective : Réunion pour analyser ce qui a marché ou pas
Quand c'est pertinent :
- ✅ Projets où les besoins évoluent
- ✅ Besoin de voir des résultats rapidement
Quand c'est du bullshit :
- ❌ "On fait de l'Agile" mais sans vraie collaboration client, sans livraisons régulières, sans rétrospectives. Beaucoup d'agences disent "Agile" mais font du Waterfall déguisé.
Full-Stack
Ce qu'on vous dit : "Notre équipe est composée de développeurs full-stack."
Ce que ça veut dire : Un développeur full-stack sait travailler sur le "front-end" (ce que l'utilisateur voit) ET le "back-end" (ce qui se passe côté serveur, bases de données, etc.).
Analogie : C'est comme un chef cuisinier qui sait à la fois préparer les plats ET gérer les commandes fournisseurs et les stocks.
Avantages :
- Moins de coordination nécessaire
- Vision globale du projet
- Souvent plus efficace pour les petits projets
Limites :
- Rarement expert dans tous les domaines
- Pour des projets très spécialisés (design pointu, performance extrême), des spécialistes peuvent être préférables
Framework
Ce qu'on vous dit : "On utilise le framework Next.js pour le développement."
Ce que ça veut dire : Un framework est une boîte à outils pré-construite pour développer plus vite. Au lieu de tout coder from scratch, on utilise une base solide avec des fonctionnalités prêtes à l'emploi.
Analogie : Construire une maison, vous pouvez fabriquer chaque brique vous-même, ou acheter des parpaings standardisés. Le framework, c'est les parpaings : vous gagnez du temps mais vous suivez un certain format.
Exemples courants :
- React, Vue, Angular : Pour créer des interfaces web interactives
- Next.js, Nuxt : Pour des sites web complets (front + back)
- Laravel, Django : Pour la partie serveur
Tech Debt (Dette Technique)
Ce qu'on vous dit : "Il va falloir prévoir du temps pour rembourser la dette technique."
Ce que ça veut dire : Quand on développe vite (pour tenir des délais, par exemple), on fait parfois des raccourcis. Ces raccourcis marchent sur le moment mais compliquent les évolutions futures. C'est la "dette technique" — comme une vraie dette, il faut la rembourser tôt ou tard.
Analogie : C'est comme ranger son appartement. Vous pouvez tout mettre dans un placard pour recevoir des invités (rapide mais dette), ou ranger proprement (plus long mais durable). Un jour, vous devrez quand même ouvrir ce placard.
Ce que ça signifie pour vous :
- Un projet livré très vite peut cacher beaucoup de dette
- La dette technique augmente le coût des évolutions futures
- C'est normal d'en avoir un peu, dangereux d'en avoir trop
Les Buzzwords de l'Intelligence Artificielle
IA / Intelligence Artificielle
Ce qu'on vous dit : "Notre solution intègre l'IA pour automatiser vos process."
Ce que ça veut VRAIMENT dire : Le terme "IA" est devenu un fourre-tout marketing. Il peut signifier :
| Ce qu'ils disent | Ce que c'est souvent | |------------------|---------------------| | "IA avancée" | Un simple algorithme de règles if/then | | "Machine Learning" | Une formule statistique entraînée sur des données | | "Deep Learning" | Un réseau de neurones (comme ChatGPT) | | "IA générative" | ChatGPT, DALL-E, etc. |
Les vraies questions à poser :
- "Concrètement, qu'est-ce que l'IA fait dans votre produit ?"
- "Qu'est-ce que ça fait de mieux qu'un système classique ?"
- "L'IA est-elle entraînée sur mes données ou c'est un modèle générique ?"
Quand c'est pertinent :
- ✅ Traitement de texte naturel (chatbots, analyse de sentiments)
- ✅ Reconnaissance d'images
- ✅ Prédictions basées sur beaucoup de données historiques
Quand c'est du bullshit :
- ❌ "Notre formulaire de contact utilise l'IA" (non, c'est juste un formulaire)
- ❌ "Dashboard alimenté par l'IA" (souvent, c'est juste des graphiques)
Machine Learning
Ce qu'on vous dit : "On utilise le machine learning pour personnaliser l'expérience."
Ce que ça veut dire : Le machine learning, c'est quand un programme "apprend" à partir de données au lieu d'être explicitement programmé pour chaque cas.
Exemple simple :
- Programmation classique : "Si le client a acheté X, propose Y"
- Machine Learning : "Regarde les achats de millions de clients et trouve toi-même les patterns"
Quand c'est pertinent :
- ✅ Beaucoup de données disponibles
- ✅ Patterns trop complexes pour être codés manuellement
- ✅ Netflix, Spotify (recommandations)
Quand c'est du bullshit :
- ❌ "Machine learning" pour un site avec 100 utilisateurs (pas assez de données)
Les Buzzwords de la Sécurité
Chiffrement End-to-End (E2E)
Ce qu'on vous dit : "Vos données sont protégées par un chiffrement end-to-end."
Ce que ça veut dire : Les données sont chiffrées (rendues illisibles) sur votre appareil et ne sont déchiffrées que sur l'appareil du destinataire. Même le prestataire qui transporte les données ne peut pas les lire.
Analogie : Envoyer une lettre dans un coffre-fort dont seul le destinataire a la clé. Même le facteur ne peut pas l'ouvrir.
Qui le fait vraiment :
- ✅ Signal, WhatsApp (messages)
- ✅ ProtonMail (emails)
Quand c'est du bullshit :
- ❌ "Données chiffrées" peut simplement signifier HTTPS (standard, le minimum) ou chiffrement "at rest" (sur le serveur) — ce n'est PAS du end-to-end.
SSL / HTTPS
Ce qu'on vous dit : "Votre site est sécurisé avec un certificat SSL."
Ce que ça veut dire : La connexion entre le visiteur et votre site est chiffrée. Le petit cadenas dans la barre d'adresse.
Important à savoir :
- C'est le minimum absolu en 2025
- Google pénalise les sites sans HTTPS
- Les certificats SSL sont gratuits (Let's Encrypt)
- Si un prestataire vous facture le SSL, fuyez
RGPD Compliant
Ce qu'on vous dit : "Notre solution est 100% RGPD compliant."
Ce que ça veut dire (en théorie) : Le service respecte le Règlement Général sur la Protection des Données européen : consentement, droit à l'oubli, portabilité, etc.
Ce que ça veut dire (souvent en pratique) : "On a mis une bannière de cookies et une page de politique de confidentialité."
Les vraies questions :
- Où sont stockées les données ? (Si hors UE, attention)
- Qui y a accès ?
- Comment je peux les supprimer ?
- Y a-t-il un DPO (Data Protection Officer) ?
Les Red Flags : Quand S'inquiéter
Phrases qui doivent vous alerter
| Ce qu'on vous dit | Ce que ça peut cacher | |-------------------|----------------------| | "C'est une solution enterprise-grade" | C'est compliqué et cher | | "On utilise les dernières technologies" | On expérimente sur votre projet | | "C'est plug-and-play" | Ça marchera si vous ne changez rien | | "C'est disruptif" | On n'a pas de clients qui valident encore | | "C'est magique" | On ne veut pas vous expliquer | | "Tout le monde fait comme ça" | On n'a pas d'argument rationnel |
Les bonnes questions à poser
Quand un prestataire utilise un buzzword :
-
"Pouvez-vous m'expliquer comme si j'avais 10 ans ?" — Un bon technicien sait vulgariser.
-
"Concrètement, qu'est-ce que ça change pour mon projet ?" — Méfiez-vous des réponses vagues.
-
"Quelles sont les alternatives et pourquoi celle-ci ?" — Montre qu'il y a eu réflexion.
-
"Qu'est-ce qui se passe si on ne fait pas ça ?" — Parfois, on peut s'en passer.
-
"Pouvez-vous me montrer un exemple concret ?" — Le bullshit ne survit pas à l'exemple.
Conclusion : Le Jargon N'est Pas L'ennemi
Le vocabulaire technique existe pour une raison : décrire précisément des concepts complexes. Le problème n'est pas le jargon en soi, c'est son utilisation pour impressionner plutôt qu'informer.
Un bon prestataire :
- Utilise les termes techniques quand c'est nécessaire
- Explique toujours ce qu'il veut dire
- Ne vous fait jamais sentir stupide de poser des questions
- Justifie ses choix technologiques en termes de bénéfices concrets
Un mauvais prestataire :
- Empile les buzzwords
- Reste vague quand on lui demande des précisions
- Joue sur votre FOMO ("Si vous n'utilisez pas l'IA, vos concurrents...")
- Ne sait pas expliquer simplement
La prochaine fois qu'on vous noie sous le jargon, rappelez-vous : si vous ne comprenez pas, ce n'est pas votre faute. C'est celle de la personne qui explique.
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